En 2023, Pinette Emidecau Industries fêtera ses 160 ans. C’est dire la force de l’ancrage local de ce groupe spécialisé dans l’ingénierie industrielle. Pinette PEI fabrique des machines industrielles et des lignes de production pour des entreprises de divers secteurs (aéronautique, spatial, automobile, énergies…). Jérôme Hubert, qui a racheté l’entreprise en 2011, nous raconte 10 ans de Pinette PEI, et plus encore !
J’ai travaillé plus de 25 ans dans l’industrie automobile dans de grands groupes comme Michelin, Matra Automobile et Faurecia. J’arrivais à un moment de ma carrière où j’avais envie de mettre mes compétences et mon expérience au profit d’une entreprise que je gérerais. Je cherchais une société structurée, ayant atteint une taille critique et un savoir-faire industriel solide. Pinette PEI comptait alors un peu plus de 100 salariés et générait 20 millions d’euros de chiffres d’affaires par an. Je me suis tout de suite projeté alors je me suis lancé.
Nous comptons aujourd’hui 140 salariés et avons augmenté notre chiffre d’affaires de 50 % en 10 ans. Le bureau d’études et l’équipe R&D représentent plus de la moitié des effectifs de Pinette PEI. Dans l’industrie, la répartition recherches-études et production est généralement très en faveur de la production.
Grâce à cette recherche constante de performance et d’excellence, nous sommes devenus de plus en plus visibles ; nous travaillons sur des projets de plus en plus gros. L’innovation, c’est un gros atout concurrentiel pour nous. Aujourd’hui, nous vendons plus de 70 % de nos machines à l’export, voire au grand export. Nous avons ouvert plusieurs filiales (Allemagne, États-Unis, Singapour, Chine) et collaborons avec des correspondants commerciaux (Russie, Inde, Taïwan, Israël, Royaume-Uni et Chine) qui sont des relais indispensables pour (bien) vendre de l’innovation dans certains pays.
Ces dernières années, les secteurs industriels les plus demandeurs ont un peu changé. L’aéronautique représente 30 % de nos ventes, c’est un secteur qui a connu un second souffle grâce au plan de relance. Nous adressons également beaucoup la défense et le blindage composite.
Notre volonté de faire progresser en permanence nos compétences et nos produits nous amène à créer beaucoup de liens : avec des entreprises, des écoles, des centres de recherches… Nous sommes beaucoup dans l’échange et la collaboration. Concrètement, cela passe par exemple de nombreuses actions :
Tifaani, le centre d’essai pour les matériaux composites thermoplastiques que nous allons créer à Chalon-sur-Saône en 20213 pour nos clients, est lauréat France Relance. Ce projet unique en France d’une valeur d’1,3 million d’euros sera subventionné à hauteur de 800 000 €. Ce projet devrait nous permettre de participer encore plus activement à la recherche et au développement de l’avion du futur.
Nous bénéficions du bassin de l’emploi et des centres de formation du Grand Chalon et plus largement de la Région. Il y a une vraie dynamique économique locale qui est catalysée par les PME, les grands groupes mais aussi le Grand Chalon et l’Usinerie. Une grande partie de nos fournisseurs est également située dans le Grand Chalon ou à proximité. Ces synergies permettent une chasse en meute qui engendre de belles opportunités business pour les entreprises du territoire.
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L’innovation va rester le pilier de notre développement. Nous allons être très alertes sur tout ce qui touche à l’industrie 4.0. Nous allons aussi renforcer la prise en compte de l’environnement dans notre façon de travailler, en commençant par analyser plus finement notre empreinte carbone et en réfléchissant à des manières de la réduire.